La syphilis est une maladie infectieuse sexuellement transmissible (MST) provoquée par la bactérie Treponema pallidum. Elle se manifeste généralement en plusieurs étapes et peut entraîner des complications graves si elle n’est pas traitée à temps. Cet article vous informera sur les différents signes et symptômes de la syphilis afin de faciliter sa détection et son traitement.
Déroulement de la maladie en quatre phases :
La syphilis se divise en quatre stades : primaire, secondaire, latente et tertiaire. Chaque stade est caractérisé par des signes cliniques spécifiques qui permettent au médecin de poser un diagnostic précis.
Phase primaire de la syphilis :
Le premier signe de la syphilis est généralement l’apparition d’un chancre après une période d’incubation variant de 9 à 90 jours, avec une moyenne de 21 jours. Ce chancre est une ulcération indolore, bien limitée et non prurigineuse. Il apparaît le plus souvent sur les organes génitaux, mais peut également toucher d’autres zones comme l’anus, la bouche ou même les doigts.
- Rougeur et gonflement : Le chancre est initialement entouré d’une zone de rougeur et de gonflement.
- Apparition d’une croûte : Au bout de quelques jours, le chancre s’ulcère et prend l’aspect d’un cratère.
- Régression spontanée : Le chancre disparaît en général après 3 à 6 semaines, même sans traitement. Toutefois, cela ne signifie pas que la syphilis est guérie : elle évolue simplement vers sa phase secondaire.
Phase secondaire :
La phase secondaire survient généralement entre 1 et 3 mois après la guérison du chancre primaire. Les symptômes sont alors beaucoup plus diversifiés et peuvent être confondus avec ceux d’autres maladies infectieuses ou dermatologiques.
- Roséole syphilitique : Il s’agit d’une éruption cutanée rouge rosé semblable à celle de la roséole infantile, appelée syphilides maculeuses ou “syphilide roséolaire”.
- Syphilide papulosquameuse : Des plaques rondes légèrement surélevées et recouvertes de squames (peaux mortes) peuvent également apparaître sur différentes zones du corps.
- Muco-syphilides : Des lésions muqueuses blanchâtres ou grises peuvent se former au niveau de la cavité buccale, de l’anus et/ou des organes génitaux.
- Alopécie : La perte de cheveux par plaques est un symptôme fréquent et souvent inquiétant pour les patients atteints de syphilis secondaire.
- Autres signes mucocutanés : On peut également observer des condylomes plats (verrues génitales) ou des lèsions annulaires, pyramidales et tuberculées.
Phase latente :
Après la phase secondaire, la syphilis entre dans une phase dite “latente” où les symptômes précédents disparaissent spontanément. Cette phase est en réalité une période de dormance de la bactérie, qui ne provoque aucune manifestation clinique apparente mais reste présente dans l’organisme. Cette période de latence peut durer plusieurs années, voire plus d’une décennie, avant de donner lieu à la forme tertiaire de la maladie.
Phase tertiaire :
La syphilis tertiaire survient chez 5 à 10% des patients non traités ou insuffisamment traités après plusieurs années d’évolution de la maladie. Elle se manifeste par des complications graves au niveau du cœur, des vaisseaux sanguins, du système nerveux central, des yeux et des os. Les symptômes peuvent être très variés selon les organes touchés :
- Gomme syphilitique : Il s’agit de nodules inflammatoires fermes et indolores qui peuvent apparaître sur différents organes, principalement sur la peau ou dans les os.
- Aortite : L’inflammation de l’aorte peut entraîner des anévrismes et des fuites valvulaires cardiaques, provoquant ainsi une insuffisance cardiaque congestive.
- Méningite : Une méningite chronique peut se développer, causant des maux de tête persistants et des déficits neurologiques focalisés.
- Troubles visuels : Des atteintes oculaires variées peuvent survenir, allant de la simple uvéite à la cécité totale en cas de rétinite pigmentaire ou de neurorétinite syphilitique.
Comment poser le diagnostic de syphilis ?
Devant la suspicion d’une syphilis, plusieurs examens sont possibles pour confirmer le diagnostic :
- Examen direct au microscope : Un prélèvement de la lésion suspecte (chancre ou muco-syphilide) peut être réalisé puis analysé sous un microscope pour rechercher la présence de spirochètes caractéristiques.
- Sérologie : La sérologie consiste à détecter la présence d’anticorps anti-Treponema pallidum dans le sang du patient.
- Ponction lombaire : En cas de suspicion de syphilis nerveuse, une ponction lombaire peut être effectuée pour rechercher la bactérie dans le liquide céphalorachidien.
Il est essentiel de prendre en compte l’évolution des symptômes et les résultats de ces examens pour poser un diagnostic précis et ainsi adapter le traitement.
Prévention et traitement de la syphilis :
Pour prévenir la contamination par la syphilis, il est recommandé d’adopter des comportements sexuels protégés tels que l’utilisation systématique de préservatifs lors des rapports sexuels. Par ailleurs, en cas de relations à risque ou de signes évocateurs de la maladie, il est important de consulter un médecin ou un centre spécialisé dans les MST.
Le traitement de la syphilis repose sur l’administration d’antibiotiques,, principalement la pénicilline G administrée par voie intramusculaire, selon une posologie adaptée au stade de la maladie. En cas d’allergie à la pénicilline, des alternatives thérapeutiques existent comme la doxycycline ou l’érythromycine.
En conclusion, la syphilis est une maladie grave qui peut provoquer des complications sévères si elle n’est pas traitée à temps. Connaître les différents signes et symptômes de cette infection permettra de faciliter sa détection et son traitement, évitant ainsi les conséquences dramatiques qu’elle pourrait engendrer sur la santé des individus touchés.